Les insectes au jardin

De toutes les familles d'êtres vivants sur la planète, celle des insectes est la plus nombreuse tant en quantité qu'en adversité. Un million d'espèces est décrit à ce jour, mais il en reste bien d'autres à découvrir. 

Les coccinelles, abeilles et bourdons comptent parmi les nombreux insectes qui contribuent activement à la pollinisation de nos fruits et légumes, tout en enrichissant la fertilité de la terre de nos jardins.

Quels insectes rendent de précieux services au sein de nos espaces verts ? Et pourquoi valoriser leur présence dans nos jardins ?

Malgré une réputation parfois écornée, les insectes s'avèrent être des alliés incontournables pour l'équilibre de nos jardins puisqu’ils occupent une place centrale dans l'écosystème.

Les pollinisateurs tels que les abeilles et les bourdons sont essentiels à la floraison et au développement de nombreuses espèces végétales.

Les insectes comme les mouches et les staphylins se chargent de décomposer les végétaux morts, les déjections et autres résidus organiques, jouant ainsi un rôle de recycleurs.

Quant aux coccinelles et aux araignées, elles défendent les plantes contre les nuisibles tels que les pucerons et les acariens, contribuant à leur protection.

De nombreux animaux jouent un rôle crucial en nous aidant à combattre les nuisibles qui menacent la santé de nos plantes. Il est essentiel d'apprendre à les identifier et à les attirer dans nos espaces verts.

Celui qui a déjà pris le temps de s'allonger dans l'herbe sous un soleil radieux a certainement remarqué que même les pelouses les plus soignées foisonnent de vie. Entre les fourmis de diverses couleurs, les petits insectes volants, les sauterelles et parfois même les guêpes et les moustiques, il ne faut pas longtemps avant de se retrouver en compagnie de ces visiteurs, affairés dans ce qui est, sans aucun doute, leur domaine. Par ailleurs, le jardin est aussi un refuge pour des êtres plus conséquents comme les batraciens (tels que grenouilles et crapauds), les reptiles, les oiseaux et certains mammifères de petite taille, à condition de savoir les repérer et les observer.

L'idée derrière le contrôle biologique est simple : maintenir un équilibre écologique minimal dans le jardin est essentiel pour garantir de bonnes récoltes et de nombreuses floraisons, tout en réduisant l'utilisation de pesticides. Par exemple, au lieu de chercher à éradiquer tous les pucerons, il est plus judicieux de limiter leur nombre en favorisant la présence de leurs prédateurs naturels, qui sont légion. Parmi eux, les oiseaux, les coccinelles, les araignées, ainsi que les syrphes, les chrysopes, les staphylins, et les perce-oreilles, pour ne nommer que ceux-là, se délectent de ces petits insectes suceurs de sève. L'objectif est atteint lorsque ces alliés naturels trouvent un habitat durable dans nos jardins.

Les coccinelles, reconnues comme des auxiliaires de jardinage par excellence, sont d'exemples parfaits : capables, dès leur stade larvaire puis en tant qu'adultes, d'ingérer des centaines de pucerons quotidiennement, elles sont considérées comme un remède pour le jardin, comparable à un traitement contre la grippe. Dans le projet Bosco Verticale à Milan, a vu deux tours entièrement couvertes d'arbres, environ 1.200 coccinelles ont été introduites au printemps 2014. Des larves déposées au 14ème étage ont donné naissance à des adultes retrouvés jusqu'au 26ème étage. Un témoignage du bon développement de la population de coccinelles.

Ces précieuses alliées, autrefois surnommées les «bêtes à bon Dieu», peuvent être attirées naturellement en leur offrant un habitat adapté, tel qu'un abri composé de tiges creuses.

Les hôtels pour insectes offrent un refuge à divers pollinisateurs, tels que les abeilles, qu'elles soient domestiques ou sauvages, les bourdons, les papillons, ainsi que certaines espèces de guêpes et de mouches. Ces créatures jouent un rôle crucial en transférant le pollen de fleur en fleur, un processus indispensable pour la fécondation et la production fruitière. Pour encourager leur présence, il est conseillé de planter près de votre potager et verger des variétés de fleurs riches en nectar ou de mettre en place des structures accueillantes.

Il est également important de savoir identifier et respecter ces visiteurs. Prenez par exemple la scolie à six taches (colpa sexmaculata), une grande guêpe solitaire souvent confondue avec un frelon, mais qui agit en réalité comme un insecticide naturel extrêmement efficace. L'adulte de cette espèce dépose ses œufs dans les larves de hannetons, ces "vers blancs" qui sont connus pour leur appétit vorace pour les racines de nombreuses plantes. Lorsqu'elle éclot, la larve de la guêpe élimine son hôte en le consommant de l'intérieur.

Grenouilles et chauves-souris, souvent mal aimées des humains, se régalent pourtant d'insectes. Avec cette connaissance, le chant de la grenouille rieuse (Rana ridibunda) prendra des allures de mélodie... Pour ce qui est des chauves-souris, inscrites sur la liste des espèces protégées en France, elles sont capables d'engloutir une quantité impressionnante de moustiques en une seule nuit ! Pour les accueillir, envisagez de leur fournir un abri artificiel ou de conserver un tronc d'arbre mort, puisque leurs refuges traditionnels tels que les greniers et les caves se font de plus en plus rares.

En matière de consommation d'insectes, les oiseaux tiennent également leur rang. Les végétaux à feuilles persistantes leur fournissent un camouflage contre les prédateurs, tandis que les buissons épineux leur offrent protection et nourriture (avec des baies durant l'hiver).

L'hermine, la belette, le hérisson, et la musaraigne arborent des museaux charmants, rarement observés en pleine action. Que ce soit pour chasser des souris et des campagnols pour les deux premiers, ou pour se nourrir d'insectes et de limaces pour les deux derniers, leur contribution est remarquable ! Il est donc prudent de leur ménager des espaces sauvages dans le jardin, comme des tas de feuilles ou des murets de pierre, où ils peuvent trouver refuge.

Enfin, et ce n'est pas le moins important, le ver de terre occupe une place royale en termes de fertilité. Ce travailleur du sol crée des galeries, digère la terre, la remue et l'aère. Il joue un rôle crucial dans la santé du sol. Pour le préserver, il est recommandé d'éviter l'usage du motoculteur et de la pelle-bêche, qui peuvent le blesser, au profit d'outils moins invasifs comme la fourche-bêche, la Bi-Bêche ou la grelinette.