Chenilles processionnaires : Protégez votre famille et votre jardin des nuisibles urticants
Elles avancent en file indienne, tissent des nids soyeux dans vos arbres et semblent inoffensives... Mais les chenilles processionnaires sont loin d'être de simples insectes de jardin. Véritables nuisibles, elles représentent un danger majeur pour la santé de vos arbres, mais surtout pour les humains et les animaux domestiques. Leurs poils urticants peuvent provoquer des réactions allergiques sévères et des irritations douloureuses.
Dans cet article, nous allons vous aider à comprendre ce fléau, à l'identifier, et à découvrir les solutions efficaces et durables pour protéger votre environnement.
Comprendre l'espèce : qui sont les chenilles processionnaires ?
Les chenilles processionnaires sont les larves d'un papillon de nuit. Deux espèces sont particulièrement problématiques en France :
1. Chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa)
⇨ Arbres hôtes : Principalement les pins (noirs, sylvestres, maritimes, d'Alep), mais aussi cèdres et sapins.
⇨ Cycle de vie : Les papillons pondent leurs œufs sur les aiguilles en été. Les chenilles éclosent en septembre/octobre, vivent en colonies et tissent des nids soyeux (des "bourses") dans les branches. Elles hivernent dans ces nids. Dès la fin de l'hiver/début du printemps, elles descendent de l'arbre en "procession" pour s'enfouir dans le sol et se transformer en chrysalides, avant d'émerger en papillons l'été suivant.
2. Chenille processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea)
⇨ Arbres hôtes : Essentiellement les chênes, mais aussi d'autres feuillus (bouleaux, charmes, hêtres) parfois.
⇨ Cycle de vie : Les œufs sont pondus sur les branches en été et éclosent au printemps (avril/mai). Les chenilles vivent en colonies et construisent des nids plaqués sur les troncs ou grosses branches. Elles restent dans l'arbre tout l'été et se nymphosent sur place, avant l'émergence des papillons en juillet/août.
Les dangers : Pourquoi agir contre les chenilles processionnaires ?
Ces chenilles sont bien plus qu'un simple désagrément. Elles représentent un triple danger :
Des poils urticants : Un danger pour l'homme et les animaux domestiques
Les chenilles processionnaires sont recouvertes de milliers de poils urticants et microscopiques (de 0,2 à 0,3 mm). Ces poils sont libérés dans l'air au moindre stress (vent, contact, chute de la chenille) et peuvent provoquer :
⇨ Chez l'homme : Démangeaisons intenses, éruptions cutanées (urticaire), conjonctivites, difficultés respiratoires (crises d'asthme), et dans les cas graves, œdème de Quincke. Le simple contact avec des poils transportés par le vent suffit.
⇨ Chez les animaux domestiques (chiens, chats) : Les conséquences peuvent être dramatiques. En léchant ou ingérant les chenilles (attirés par leur odeur), ils risquent des nécroses de la langue, du palais, et des voies respiratoires, pouvant entraîner des séquelles graves ou même la mort si non traités d'urgence.
Dégâts sur les arbres : Une menace pour la santé de votre forêt
Les chenilles se nourrissent des aiguilles de pin ou des feuilles de chêne, causant une défoliation qui affaiblit l'arbre. Des attaques répétées peuvent le rendre plus vulnérable aux maladies et autres parasites, voire entraîner son dépérissement.
Comment identifier une infestation de chenilles processionnaires ?
La vigilance est de mise, surtout à certaines périodes de l'année :
⇨ Nids blancs soyeux : Cherchez des cocons blanchâtres, de la taille d'une balle de rugby, accrochés aux branches des pins en hiver. Pour les chênes, les nids sont souvent plus discrets, plaqués sur le tronc ou les grosses branches.
⇨ Processions : Au printemps (pins) ou en été (chênes), observez les chenilles se déplaçant en longue file indienne, tête-bêche.
⇨ Défoliation : Des aiguilles ou feuilles grignotées, des branches clairsemées.
Solutions efficaces pour lutter contre les chenilles processionnaires
La lutte est une affaire de saisonnalité et de méthode. Voici les approches recommandées :
1. Méthodes préventives et biologiques (pour les particuliers et professionnels)
➔ Pièges à phéromones (été) : Ces pièges attirent et capturent les papillons mâles, limitant ainsi la reproduction. Moins efficaces pour les fortes infestations, mais bons en prévention.
➔ Pièges à chenilles (hiver/printemps) : Des colliers spécifiques sont posés autour des troncs de pin pour intercepter les chenilles lors de leur descente en procession. Elles tombent dans un sac et peuvent être éliminées.
➔ Installation de nichoirs : Encouragez la présence de prédateurs naturels comme les mésanges, qui se nourrissent des chenilles.
➔ Traitement biologique (Bacillus thuringiensis) : Un insecticide biologique spécifique aux chenilles, pulvérisé sur le feuillage en automne (pins) ou printemps (chênes) lorsque les chenilles sont jeunes. Efficace et respectueux d'une gestion raisonnée.
2. L'échenillage (réservé aux professionnels)
Cette méthode consiste à retirer manuellement les nids d'hiver des chenilles du pin. C'est une tâche dangereuse qui nécessite un équipement de protection individuel complet (combinaison, gants, lunettes, masque) et des outils adaptés (sécateur, perche télescopique). Les nids récoltés doivent être incinérés ou enfouis loin de toute habitation. Il est fortement recommandé de confier cette opération à des professionnels.
3. L'éco-piège ou éco-piège à chenilles (pour le grand public)
Ces pièges sont des collerettes installées autour du tronc qui capturent les chenilles lorsqu'elles descendent pour s'enfouir. C'est une solution efficace et simple à installer soi-même.
4. Endothérapie (traitement professionnel)
Cette méthode consiste à injecter directement un produit insecticide dans le tronc de l'arbre. Le produit se diffuse ensuite dans la sève et est ingéré par les chenilles, sans dispersion excessive dans l'environnement. C'est une solution très ciblée et efficace, réalisée par des professionnels.
Ce qu'il faut absolument éviter !
⇨ Ne touchez jamais les chenilles ou leurs nids à mains nues. Même les nids vides ou des chenilles mortes peuvent contenir des poils urticants.
⇨ Ne brûlez jamais les nids avec un lance-flammes ou de l'essence directement sur l'arbre. Cela disperse les poils urticants dans l'air et est extrêmement dangereux pour l'arbre et les environs.
N'utilisez pas d'insecticides non spécifiques ou non biologiques, qui peuvent nuire à la faune auxiliaire et à l'équilibre de votre jardin.
Les chenilles processionnaires du pin sont visibles en automne/hiver (nids) et au printemps (processions). Les chenilles processionnaires du chêne apparaissent et sont actives du
En cas de contact cutané, rincez abondamment la zone à l'eau et au savon, puis appliquez du ruban adhésif sur la zone pour retirer les poils. En cas de contact oculaire, rincez à l'eau claire et consultez un médecin. En cas d'ingestion ou de difficultés respiratoires, consultez immédiatement un médecin ou les urgences. Pour les animaux domestiques, consultez d'urgence un vétérinaire.
En France, deux espèces posent un problème notable pour la santé : la chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pytiocampa) et celle du chêne (T. processionea), chacune ciblant différents types d'arbres.
Non, les chenilles processionnaires sont considérées comme des organismes nuisibles et ne sont pas une espèce protégée. Au contraire, en France, un arrêté de 2022 classe les chenilles processionnaires du pin et du chêne comme "organismes nuisibles dont la lutte est obligatoire" sur l'ensemble du territoire national.
Ces chenilles se répartissent sur tout le territoire français, avec des variations géographiques spécifiques à chaque espèce. Leur distribution est influencée par le changement climatique et les habitudes de plantation.
Pour les chenilles du pin, les cas sont enregistrés de janvier à mai, avec un pic en mars. Pour celles du chêne, l'exposition s'étend d'avril à août, avec un sommet en juin.
Leurs poils peuvent causer des réactions allergiques, des irritations, des inflammations, et dans des cas sévères, des troubles respiratoires ou un choc anaphylactique.
Les nids des chenilles processionnaires du pin sont de grandes "bourses" soyeuses, blanches et très visibles dans les arbres en hiver. Ceux des chenilles processionnaires du chêne sont plus plaqués et discrets, souvent sur les troncs ou les grosses branches, et peuvent ressembler à une plaque grise. La présence de chenilles en procession à la base de l'arbre est un signe clair.
Il est fortement déconseillé d'éliminer les nids soi-même, surtout sans équipement de protection adéquat. Les poils urticants sont un danger immédiat et peuvent provoquer de graves réactions. C'est une tâche qui doit être confiée à des professionnels qualifiés qui disposent du matériel de protection (combinaisons, masques FFP3, lunettes) et des techniques sûres pour l'échenillage et l'élimination des nids.
Il est recommandé de prendre immédiatement une douche, de changer de vêtements, et de consulter un médecin en cas de symptômes graves. Pour les animaux de compagnie, un vétérinaire doit être consulté.
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